Un café pour changer du sang [Libre]

[Je peux ?]

La nuit était tombée. Emmett étant parti chasser en compagnie d’Edward, Rosalie avait eu l’envie soudaine de sortir prendre l’air. Expression amusante puisque les vampires n’ont pas vraiment besoin d’air. La magnifique blonde sortait rarement de leur manoir, elle préférait passer son temps en compagnie de son mari, de sa famille. Au moins, avec eux, elle n’avait pas à faire semblant d’être quelqu’un d’autre… D’être humaine. Conduisant la Volvo argent d’Edward (Rose avait décidé d’être discrète et donc, de ne pas montrer au volant de sa décapotable rouge flamboyante), la vampire se gara dans le centre de Forks. Elle aurait tout aussi bien pu venir à pieds, mais cela aurait éveillé les soupçons de certains.

De sa démarche extrêmement gracieuse et imposante, Rosalie Hale Cullen entra dans un bar de la ville. Lorsqu’elle pénétra dans la salle enfumée, des regards étonnés se tournèrent vers elle. Que faisait une Cullen ici ? Parmi les gens « normaux » ? Rose aurait très bien pu leur expliquer que la famille Cullen était en proie à diverses disputes dues à une seule et unique humaine… Mais à quoi bon ?

Cherchant une table libre du regard, Rosalie se figea soudain en sentant la présence d’une autre vampire. Elle aurait normalement du la sentir à des kilomètres mais Rose avait cessé de respirer, évitant ainsi d’humer la délicieuse odeur du sang des clients du bar. A sa connaissance, les Cullen étaient les seuls vampires en ville. Blondie se souvint alors avoir entendu Carlisle parler d’une vampire il y a quelques soirs de cela… Mais la conversation n’étant pas très intéressante, la blondinette avait tourné les talons et était partie du manoir. Rosalie se maudit elle-même de ne pas avoir suivi la discussion. Elle en aurait su un peu plus sur l’inconnue.

La vampire avança jusqu’au bar, sa chevelure blonde se mouvant au gré de ses pas. Rosalie ne se lassait pas du regard que lui portaient les hommes. C’est donc avec un immense sourire, dévoilant sa dentition parfaite, que Rose s’adressa au barmaid et commanda un café (qu’elle ne boirait surement pas !). Bien qu’elle puisse rester une éternité debout, Rose décida de s’assoir sur un tabouret libre, comme l’aurait fait n’importe quelle femme humaine.

[J'ai lu ta fiche, je n'étais pas certaine qu'on se connaisse mais si jamais on s'est déjà rencontrée, je changerai mon post ^^]

[Pas de problème ^^]

Lorsque le barmaid lui servit son café, Rosalie huma l’odeur nauséabonde du liquide. Une odeur terreuse, désagréable à ses narines ultra-sensibles. Elle aurait bien aimé couper sa respiration mais il était aussi gênant de se priver de son odorat. Surtout pour un vampire. Sortant de ses pensées, Rose jeta un imperceptible coup d’œil à la vampire inconnue. La blonde n’était pas du genre à faire la conversation mais l’autre vampire l’intriguait et puis, si elle connaissait Carlisle, peut être était-elle une ancienne amie de la famille ? Rosalie se devait d’éclaircir cela.

Tournant très légèrement son tabouret en direction d’Alicia, Rosalie eut un sourire éclatant, bien que ses yeux restèrent prudents.

« Je ne savais pas qu’il y avait des nouveaux en ville… » Fit Rose, si doucement et rapidement que seule, l’autre vampire, pouvait clairement l’entendre.

Rosalie connaissait les gens de Forks. Tous avares de ragots sur les Cullen. Elle ne souhaitait pas que leur conversation soit entendue. C’est pourquoi, la belle blonde avait parlé d’une voix légère, de telle sorte qu’un humain normal, n’avait vu que ses lèvres bouger, sans en entendre le sens. Par le mot « nouveaux », Rosalie parlait bien entendu, de « nouveaux vampires en ville ». C’était une façon comme une autre de voir si Alicia était une nomade, ou si elle était venue en « famille » à Forks.

Rosalie fut surprise par la réponse de l’inconnue. Bien entendu, son étonnement fut impossible à déceler sur son visage car il ne dura que le temps d’une nanoseconde. Fronçant imperceptiblement les sourcils, Rose s’en voulut d’avoir été si inattentive. Il y avait une vampire en ville, et elle n’avait même pas été mise au courant. La belle blonde en toucherait deux mots à sa famille. Notamment à Alice, la voyante. Sortant des méandres de ses pensées, Rosalie prit la cuillère en plastique qu’on lui avait servi avec son café. Elle s’amusa à mélanger le liquide, comme l’aurait fait tout humain. L’odeur était toujours aussi désagréable à ses narines, mais elle s’en accommodait plutôt bien.

« Alors, tu as sans doute du rencontrer Carlisle. » Fit alors Rose, les yeux rivés sur sa tasse de café.

Comme à son habitude, la vampire avait parlé d’une voix rapide, un chuchotis toutefois ferme.

« Carlisle Cullen. Mon père… Adoptif s’entend. » Expliqua la blonde, en jetant un très vif coup d’œil à l’autre vampire.

Bien que son coup d’œil ait été très bref, Rosalie avait eut amplement le temps de noter que l’autre vampire avait gardé un physique plutôt jeune. Peut être était-elle aussi inscrite au lycée de Forks ? Cela ne manquerait pas d’alimenter les ragots pour plusieurs mois. Les gens assimileraient à coup sûr cette nouvelle venue avec la famille Cullen. Teint blanc, cadavérique, des cernes noirs autour des yeux, des paupières violacées...

Parce qu’elle s’en était doutée, Rosalie ne fut pas réellement surprise qu’Alicia ait rencontré son père… adoptif. Elle n’eut pas le temps de réfléchir plus à l’arrivée de la nouvelle vampire en ville que déjà, cette dernière lui posa une nouvelle question. Rose sourit – tentant, au passage, de se montrer un peu plus sociable qu’à son habitude – et tendit sa main glaciale vers Alicia, attendant que celle-ci la serre, signe très humain de présentation.

« Rosalie Hale. » Répondit la vampire, le sourire, toujours accroché à ses fines lèvres.

Rose ne s’intéressait que très rarement aux autres ; elle était déjà fort occupée avec sa propre personne. Pourtant, cette fois fut l’exception à la règle et la belle blonde pencha très légèrement la tête, observant Alicia.

« Quel est ton nom ? » Continua la vampire de sa voix cristalline. « Tu sembles jeune (elle parlait là, d’une simple apparence physique) ; te rencontrerai-je au lycée de Forks ? »

Comme Alicia, Rose avait eut la même pensée en ce qui concernait le lycée. Rosalie retint un soupir. Elle n’aimait pas le lycée, et si elle y allée, c’était seulement pour sauver les apparences, et parce qu’elle n’oserait pas désobéir à Carlisle (quoiqu’il ne lui aurait jamais réellement obligé à faire quelque chose dont elle répugnait). Le lycée était devenu encore plus désagréable depuis que les Cullen étaient en froid. Edward s’étant intéressé à Bella ; des tensions étaient nées au sein de la famille. Rosalie redonna son attention vers l’inconnue. Une amie ne serait pas de trop en ces temps durs.